Big bisou

Carlos revient sur terre. De grâce ! Il y a urgence. Des bisous, je veux des bisous, des « Big bisous » façon ventouses brûlantes à la moutarde que ma mère me collait sur le dos pour extirper certains microbes du corps dans ma prime jeunesse.

En ce moment très particulier de notre fragile vie sur terre, le moindre « poutou » sur la joue – s’il était autorisé – aurait pour moi l’effet d’une drogue dure anti déprime. Sauf qu’il n’est pas admis par les autorités.

C’est donc la chair en manque absolu de French kiss et l’âme toute endolorie du crâne aux orteils, que j’ai vécu la présentation de nos Bleus, version 2020-2021 masqués jusqu’au deux oreilles. Un moment de convivialité vécu en apnée d’oxygène et privé de notre code privilégié du vivre ensemble : le bisou !

Je me suis pris à rêver du « baiser esquimau » où l’on se frotte le nez où le « fesse à fesse » iranien quand chez nous il ne nous reste plus que les chocs du coude et les coups de poing pour faire semblant !

Bref s’il est un seul avantage que ces paravents « buccaux-faciaux » à la mode nous procurent, outre de stopper les postillons intempestifs, c’est d’éliminer, chez d’aucuns, tout risque de diffusion d’haleine de chacal offert à la cantonnée par un vieux chicot jamais avare de largage de parfum au coin des palais !

Alors à part ce nouveau décor anti-sociétal, quoi de neuf au SNVBA, me direz-vous ? Eh bien une chose essentielle : la dynamique du club est au taquet sur fond de budget maîtrisé, assure le président Yannick Poterie.

La fidélité des partenaires et l’activité du BREAK, leur club présidé par Laurent Guillou, affiche une belle vitalité malgré les épreuves économiques du moment. Les quelques défaillances inévitables de soutiens financiers de la saison dernière vont être au moins compensées par l’adhésion d’un nombre conséquent de nouveaux partenaires.

Leur large présence lors du lancement officiel de la saison dans le très original et accueillant décor vintage du Globe Café de la Galerie Leclerc témoigne d’un solide et croissant ancrage du volley nazairien dans le bassin de vie économique.

Un soutien de bon augure pour aborder une saison pour laquelle les dirigeants et le staff du SNVBA affichent la plus grande ambition : la montée en Ligue A ! Le flirt entretenu par nos Bleus depuis trois ans avec l’accession directe va-t-il se transformer enfin en liaison heureuse avec l’Elite du volley français ?

Au gymnase de Coubertin, en tout cas, tout est près désormais pour y parvenir. L’implication de la ville avec l’acquisition d’un cadre complet de panneaux « led » numérisés pour optimiser la signalétique des partenaires professionnalise encore un peu plus l’environnement du club et le rend digne du très haut niveau.

Ne reste plus que pouvoir remplir à nouveau la jauge de Coubertin et ses quelque 1600 places ! Une certaine discipline sera certainement nécessaire à l’ouverture de la saison avant que l’on puisse, espérons-le, clamer « bas les masques » pour mieux respirer l’odeur des victoires !

Car même s’il n’est que neuf équipes à composer cette année le championnat de Ligue B, l’administration de la LNV a fait œuvre d’une véritable alchimie pour rendre la compétition attractive : un championnat régulier pour une première phase puis une deuxième joute de deux poules ponctuée d’une finale d’accession. Une distribution de points en cours de route en fonction des mérites va accentuer pour chacun la quête de victoires. De quoi croquer la saison à pleines dents pour les supporteurs des clubs, à commencer par le nôtre avec une nouvelle composition d’équipe formatée pour exciter nos appétits sportifs.

Voyez ce qu’on en dit sur le site de la Ligue Nationale de Volley : « Avec sept joueurs reconduits, dont une ribambelle de Français prometteurs, tels Malick Frederic, Thibaut Thoral et Maxime Hervoir, Saint-Nazaire a d’abord conforté son socle, avant de marquer fortement le coup avec le recrutement d’une doublette argentine de premier choix sur l’axe passeur-pointu, à savoir Jose Luis Gonzalez (« Pepe ») à l’attaque et Maximiliano Chirivino à la distribution. Du gros calibre assurément.« Pepe » n’est plus à présenter. L’attaquant de 2,06 m connaît la musique du titre puisqu’il fut MVP et champion de Ligue BM avec Paris en 2019. Quant à Maximiliano, même s’il s’agit de sa première expérience en Europe à 30 ans, le garçon a connu les plus gros clubs argentins, la sélection nationale, et son atypisme et sa relative petite taille (1,79 m) devraient apporter un petit grain d’originalité et sa «grinta» au SNVBA… ».

Un duo majeur auquel vient se joindre le central et gros contreur estonien Henri Treial, champion de République Tchèque, et le jeune réceptionneur-attaquant brésilien, Wilian Doardo, gros potentiel et qui sort d’un excellent exercice au Brésil. « Et on l’a associé cette année des joueurs avec plus d’expérience, de l’ambition qui doivent aussi nous apporter les garanties de vécu et cette capacité d’avoir déjà gagné un championnat », résume notre coach attitré nazairien, chaque année un peu plus expérimenté, Gilles Gosselin.

C‘est affûtés comme des roseaux par la nouvelle équipe de préparation physique et « sapés comme jamais » de pied en cap au bon goût du staff que nous avons découvert le look des Bleus à l’aube de la saison. Aux petits soins d’une équipe médicale renforcée et, après deux mois d’une prépa prometteuse, l’équipe semble détenir tous les atouts pour réussir son challenge d’accession en Ligue A. En attendant, pour nous les supporteurs, qu’il soit réel ou virtuel, notre indéfectible soutien va se jouer cette année sur un air latino de bon augure pour nous mettre en joie. Et si elle décroche le Graal, j’assure qu’une pluie de big bisous fera rougir tout le club de plaisirsssssssssss !

Luc VIEL

10 octobre 2020