Un mot pour faire aMende honorable

Bien fait ! Je reviens vers vous pour régler une aMende. Mon éclipse de plume après la charge des Centurions en Coupe de France vient de me faire découvrir qu’existaient des « accros » graves à l’encre de mes humeurs ! Je l’ai payé cash. Un moment, je me suis cru victime d’une bête du Gévaudan égarée dans les coursives de Coubertin venue me mortifier les neurones. « Où étais tu ? », « T’as rien vu de ce beau match ? », « Déjà blasé de beau jeu en début de saison ? ». Bien plus simple les amis, mais je vous dois une explication. J’ai décidé de m’appliquer un droit de retrait (dans l’air du train) quand bon me semble selon que l’air est frais, le ciel est bleu et mon temps libre de retraité au repos. Avoir choisi d’être quelque peu fainéant me vaudrait-il désormais d’être soumis à la vindicte et au scalp ? Rassurez-vous, je ne m’en fais pas. Je vous sais capables, par votre fidélité à suivre mes élucubrations, de m’accordez toutes les excuses !

Après ce dernier épisode cévenol dans l’estuaire balayée par un coup de vent inspiré de nos Bleus (3/0 en 1 h 16 de match), je voudrais vous faire part d’un sentiment subjectif – que je constate de plus en plus partagé – à propos de cette nouvelle équipe. Nous sommes en cours de l’aimer au sens tendresse du terme à l’insu de notre pleine conscience. Tous ses joueurs affirment un talent de haut niveau à leur poste et une forme de sympathie contagieuse émane de leurs attitudes positives : sportives comme humaines, sur et en dehors du parquet. Cette osmose collective qu’il nous est permis ainsi de partager va naturellement droit au cœur des supporteurs. Et si nous sommes fiers de ses premiers bons résultats avec une perspective de saison excitante pour le spectacle produit, l’on sait déjà qu’au final seul le dénouement des playoffs viendra signer la réussite – ou non – du parcours. Mais pour l’heure, outre qu’être le médecin du corps pour certains (une section volet santé existe au SNVBA…), le volley joue surtout dans l’âme des supporteurs une thérapie hebdomadaire. Surtout quand ON gagne, autant chez les pros que chez les amateurs !

J’en arrive au sujet du jour : le match contre Mende. Cette équipe de loups-garous venue nous terrasser à domicile la saison dernière allait-elle doubler la mise en ce début de campagne ? Notre coach GG avait cette fois affûté sa lance par un avertissement guerrier à sa jeune troupe : le Gévaudan est une terre d’attaques… Légendaire heureusement ! La bête dévoreuse de femmes et d’enfants n’étant qu’un mythe. La preuve ? La formation occitane bénéficie des sourires d’une préparatrice physique type gestes de velours pour des abdos de fer. Rafraîchissant spectacle d’avant match de la voir diriger une séquence physique à la hussarde parmi 12 athlètes obéissants comme des agneaux… Tout aussi impressionnant de découvrir son coach Constant Tchouassi, ancien joueur pro très expérimenté, ronger son stress derrière un visage impassible en toutes circonstances. On sait qu’il inscrit l’évolution de sa jeune section pro dans la durée mais face à la contre performance de son équipe, cette zénitude contenue ne peut s’expliquer que par une sagesse empreinte de bonnes ondes africaines.

D‘autant que l’entame du match a pu lui laisser espérer une récidive de victoire en terre nazairienne après le 1/5 puis le 3/7 enfilés d’entrée aux locaux. Thomat Nevot aura d’ailleurs ce commentaire à l’issue de la rencontre devant les partenaires du club : « Nous n’étions pas dans le rythme du jeu au début du match plus crispés que relâchés… ». La suite a révélé toutes les qualités du collectif des Bleus chacun bon à son poste se relayant à des moments cruciaux avec un esprit de groupe affirmé pour relever le défi de l’efficacité. Ainsi Thibaut Thoral, Maxime Hervoir et Nikos Zoupani à l’attaque et Toms Svans au service ont additionné les séries de gestes victorieux pour toujours recoller aux scores à l’avantage de Mende jusqu’au 15/15 du premier set empoché de justesse 25/22. Même belle efficacité sur son temps de jeu de Maycon Moreira au centre avec 83 % d’efficacité sur ses attaques. Notre libéro Frédéric Barais surclassant son homologue adversaire en réception, il n ‘en fallait pas plus pour terminer le match en toute sécurité (25/19 – 25/17). Principale leçon à retenir : les Bleus version 2019/2010 ont un maximum d’atouts pour donner du fil à retordre à tous leurs adversaires. A commencer par l’ambitieuse équipe de Fréjus dès vendredi soir prochain 8 novembre dans nos murs.

En attendant, pour mes absences « plumitives », j’implore que vous me fassiez aMende honorable !

Le 03 novembre 2019

Luc Viel