France-Italie – 3/0 : une fessée XXL

Même mes plus proches ne le savent pas. Je suis un homme XXL des pieds à la tête. Enfin, presque ! Je vous passe un ou deux détails très privés à la trappe. Un poil d’humilité oblige. Mais pour ce qui est du slip, de la liquette ou du falzar c’est la taille de l’âge qui m’habite ! Quand je pense que je me logeais dans du S au bon temps de la drague sur les bords de l’Erdre… Ça fout un coup sous la casquette SNVBA. Alors, découvrir le hall XXL étiqueté en lettres géantes sur le flanc de l’Aréna métallique du Parc des Expositions de la Beaujoire, l’enceinte éphémère nantaise des sports à spectacles, m’a tout de suite donné envie d’avoir les yeux plus gros que la tête.

En lui-même, le lieu est insolite, vaste et presque champêtre. On s’y sent bien d’emblée. L’accueil d’une fanfare façon bandas basque n’est pas moins baroque au point de me faire regretter de ne pas m’être chaussé le crâne du béret authentique m’intronisant récemment dans la confrérie des amateurs du Kintoa. Un jambon sec séché au vent du pays lui aussi XXL. Bien meilleur à mon goût que ses concurrents transalpins de Parme, San Daniele ou de Modène…

Accordez-moi pour l’occasion le droit d’être chauvin, car le sujet m’a mis en appétit à l’approche du premier coup de sifflet d’un match aux saveurs bien particulières : le quart de finale de Coupe d’Europe France-Italie. Tous les supporteurs français de volley se souviennent du douloureux camouflet rital des Jeux Olympiques de Rio (0/3 le 7 août 2016). Un retour de flammes sous le barbecue en acier trempé de la Beaujoire était espéré autant que redouté. Et nous attendions tous de savourer une revanche. Mais quand les footeux évoquent les chaudrons pour qualifier une ambiance de feu on peut désormais affirmer que pour notre équipe de France le lego métallique du hall XXL nantais est à la hauteur de son Hellfest voisin de Clisson, un lieu d’enfer. Chauffé au rouge par un duo d’animateurs super doués pour nourrir un spectacle total, je veux dire ajouter au jeu du parquet celui des gradins, il est sûr que dans ces conditions, tout adversaire doit puiser des forces jusqu’en son subconscient !

Etait-ce de nature à paralyser à ce point le jeu des vice-champions olympiques en titre ? Eux-mêmes déjà qualifiés (à l’inverse de la France) pour la prochaine olympiade de Tokyo ? Je n’imagine pas des compétiteurs dans l’âme faire l’impasse sur un titre européen du plus haut niveau et d’une ligne honorifique sur leur palmarès. Mais il est vrai que la violence de la fessée XXL (25/16, 27/25, 25/14) est si inhabituelle pour cette équipe classée troisième nation mondiale qu’elle fait se poser des questions sur la motivation italienne. Pour ma part, en cette soirée référence, je pense plutôt que l’extrême qualité collective de nos « Yavbou » d’une rare mobilité en réception, redoutables au service, souvent rocs au bloc et percutants en attaque avec un plus réel d’agressivité a littéralement grippé les rouages habituels de la rutilante machine italienne. Quoiqu’il en soit, l’épilogue de la compétition va nous dire si le jeu de nos Bleus est bien celui de la taille patron, je veux dire XXL.

Et puis, nous, en tant que nazairiens, on peut se le dire, cette belle équipe de France et son staff n’est-elle pas venue se ressourcer sur nos terres ? Quinze jours d’air marin, de repos et de soins au Château des Tourelles, entrecoupés de deux matches victorieux contre nos amis tchèques, n’ont pu que régénérer façon XXL les muscles et le moral de nos Bleus. Ce bain de jouvence ligérien vient de trouver sa plus belle expression en terre nantaise. De là à dire que cette ample et étonnante victoire est un peu la nôtre, je veux dire celle du SNVBA, de ses bénévoles et de ses supporteurs, peut-être est-ce un peu excessif. Mais je l’assume au nom de tous en témoignant que tout au long de ce match, le plaisir sportif était XXL ! C’est même l’Équipe TV, une fois n’est pas coutume, qui l’a dit et redit… Cette victoire n’est pas la moindre pour notre sport à émotions… XXL !

Le 25 septembre 2019

Luc Viel