Mes hommes du match

J‘vous le dis ! Siffloter au saut du lit d’un après match perdu est rare chez moi ! Comment se fait-il qu’il ne continue pas à ronchonner, allez-vous dire ? Tout simplement parce que, la nuit étant propice aux rêves les plus inattendus, bercé d’illusions perdues, j’ai retenu qu’à la fin du match de nos Bleus contre Paris, il y avait finalement de bonnes raisons de positiver. Et, une fois n’est pas coutume, m’octroyant cette permission autorisée par les propos élogieux à leur égard de notre coach GG devant notre beau parterre de partenaires, j’ai passé en revue « mes hommes du match ». Il y a d’abord surnageant d’une équipe dévorée par le doute la performance de notre pointu Lionel Coloras. Avec 24 points au compteur en quatre sets et zéro service raté sur 17 réalisés dont 2 aces, notre nazairien de cœur a tiré tous ses équipiers vers le haut au fil du match qu’il était à lui seul à deux doigts de faire basculer. Ce qui, en l’état mental de la troupe, n’est pas une mince performance après un premier set plus proche d’une désertion en rase campagne qu’une ligne de front prête à sauver l’honneur. Démontrant en cela qu’il demeurait, bel et bien, l’un des tous meilleurs pointus de Ligue B. D’autant plus qu’après la déstabilisation collective vécue à Nancy, il se devait une revanche sur lui-même devant l’ogre parisien. Lionel a relevé le défi et montré une fois de plus, de belle manière, un amour indéfectible pour ses couleurs. Merci à lui ! Avec une petite pensée positive aussi pour son passeur actuel Arturo Iglesias de plus en plus en communion avec lui dans les airs. Ce match l’a démontré.

Encore moins usuel que de coutume : mon point de vue, largement partagé par le public, sur l’arbitrage si je me réfère aux bordées de sifflets saturant, à plusieurs reprises, Coubertin de décibels. Une méforme passagère sans doute d’un arbitre de chaise beaucoup moins aérien dans ses décisions qu’à l’accoutumée. Sous l’œil redouté d’un superviseur peut-être a-t-il voulu surjouer de son autorité ? Le résultat est qu’il a sifflé, au gré de ses désirs, des balles nazairiennes – jugées portées – quand celles d’une même veine parisienne relevaient à ses yeux du geste auguste de leur passeur ! Si l’on y ajoute sa tendance à déjuger les décisions de ses arbitres de ligne dans le monnaie time des deux derniers sets…, il n’en fallait pas plus pour installer le doute sur son objectivité arbitrale ! Misons plutôt sur un passage à vide et… pardonnons. Cette fois.

Mon autre satisfecit s’adresse sans retenue aux partenaires de notre club. Venus en nombre (quelque 120 personnes) pour ce match à suspens et de haut niveau j’ai senti s’épanouir, dans l’assemblée d’après-match, un état d’esprit Break (club d’affaires), des plus chaleureux et porteur d’avenir. Les petits fours ne semblent plus qu’un prétexte pour partager un vrai moment de convivialité entre partenaires, leurs invités et… certains joueurs. Il suffit de slalomer entre les manges-debout pour voler de l’oreille des bribes de conversation frappées du bon sens décortiquant le jeu, la tactique, ou, comme moi, refaire le match. Quelques uns parler de leurs affaires, c’est aussi le but. J’ai même vu un couple adepte de sports différents se réconcilier sur fond de plaisirs partagés autour du volley ! C’est dire si notre sport a des vertus cachées…

Voilà qui nous conduit tout droit à notre formidable public des supporteurs du SNVBA. Le millier de participants a, une fois de plus, été dépassé pour ce match contre l’ogre parisien, il est vrai attractif avec son profil de Ligue A. En fin connaisseur des subtilités techniques du volley, il vibre, s’éteint et revit aux moindres faiblesses et sursauts de son équipe qu’il adore voir se transcender. Ce public fait corps et chœurs avec son équipe ce qui fait de Coubertin un antre assez unique en terres de volley, nous dit-on de l’extérieur. Je vais finir par y croire et surtout penser que ce club vaut bien les appuis qu’il mérite.

Je ne saurais terminer ce tour d’horizon de mes hommes du match sans souligner l’importance des propos antalgiques de notre Président Yannick Poterie après cette nouvelle courte défaite. En moins de mots qu’il faut pour apaiser nos ressentiments il nous a remis la tête à l’endroit : « résistante puis engagée, notre équipe a bien joué et offert du spectacle devant le leader du championnat… nos joueurs redevenus motivés et solidaires…». Le retour vers les victoires est donc inscrit dans l’air des temps à venir pour ne pas prendre le risque de rater… les playoffs !

Le 16 février 2019

Luc Viel