Ouest Avocats Conseils : un métier où « l’attaque passe par la défense »

Une image en « noir et blanc », c’est le plus souvent le cliché contrasté de « l’avocat » dans l’imaginaire public. La robe, l’étole et l’éloquence participent d’une symbolique qui pour certains d’entre nous peut parfois peser lourd dans la balance de la Justice. Finalement assez méconnue, cette profession est presque aussi vieille que le monde… civilisé ! Si Cicéron, un demi siècle avant J.C.fût l’un des avocats parmi les plus réputés de son époque, l’on doit à l’empereur Justinien au 6ème siècle la création de la corporation des avocats, tandis que Charlemagne en l’an 802 imposait l’obligation de « prêter serment ». Aussi antique soit-il, c’est pourtant un métier ultra-moderne dont nous a parlé Cyril Dubreil qui exerce son art au sein du Cabinet Ouest Avocats Conseils devenu récemment partenaire du SNVBA. Une structure parmi les plus anciennes de la région, fruit de la fusion en 1999 de deux cabinets (nantais et nazairien) fondés en 1945, dépendante des barreaux de Nantes et Saint-Nazaire qui occupe pas moins de 11 avocats (dont 5 associés) et huit salariés (clercs et assistantes). Après nous avoir révélé que « judiciairement », la Loire-Atlantique relevait de la Bretagne et qu’elle comptait 1 300 avocats parmi les quelque 55 000 confrères recensés en France (1 pour 10 000 habitants dans la région), Cyril Dubreil nous a parlé de ses missions avec passion. Si en tant que spécialiste du droit des affaires, lui-même fréquente aussi bien les prétoires que les conseils d’administration des sociétés, il s’est plu à défendre la cause d’une profession extrêmement diversifiée dans ses fonctions. Sans oublier de plaider pour le succès du SNVBA dont il apprécie l’ambiance et entend défendre les valeurs ! L.V.

Faut-il s’en tenir à l’image de l’avocat spécialiste des effets de voix et de manches dans les prétoires ?

En qualité d’auxiliaire de justice, il a une multitude de façons d’exercer le métier. Des avocats font de brillantes carrières sans jamais porter la robe en dehors du jour où ils prêtent serment. Sa symbolique marque l’indépendance et l’égalité de la justice devant les citoyens lors des plaidoiries devant les juges des tribunaux. Mais outre la défense judiciaire, sa mission peut s’exercer comme médiateur ou conciliateur en résolution de toutes sortes de litiges, d’intervenir comme mandataire en transactions immobilières ou d’exercer un rôle de conseil aux entreprises… En pratique, le Droit et les avocats s’adaptent en permanence à l’évolution de la société et de l’économie.

Que diriez-vous de l’exercice d’une profession a priori libérale et pourtant très encadrée ?

C’est foncièrement un métier « hyper libéral » classé dans les professions libérales. Il l’exerce (hors salariat) de manière indépendante et n’est soumis à aucune autorité hiérarchique. Son cadre éthique est celui du code de déontologie des avocats auquel il est soumis décrit dans un Règlement Intérieur National (RIN12). Après avoir prêté serment au terme de sa formation il doit s’inscrire au barreau auquel il souhaite être rattaché après présentation au conseil de l’Ordre pour être habilité à exercer la profession d’avocat. L’avocat peut s’installer où il veut, il n’y a pas de contraintes géographiques ni de numerus clausus et ce contexte explique que les honoraires des avocats sont libres et pourtant souvent moins élevés que dans d’autres professions juridiques !

Est-ce si difficile d’accéder à la profession d’avocat ?

C’est un cursus spécifique. Il commence par quatre à six années de Droit (niveau Master 1 minimum) et jusqu’au doctorat en droit pour certains, voire Sciences Po, suivies d’un examen pour être admis à l’école d’avocats attachée à la région judiciaire. L’examen n’est pas simple ponctué d’une multitude d’épreuves écrites et orales. Les 18 mois à l’école d’avocats se divisent en trois étapes : une phase théorique suivie de deux stages de six mois : le PP1 concerne les projets personnels individualisés (tribunal, huissier, notaire, service juridique en entreprise…) ; le second s’effectue dans un cabinet d’avocats puis le candidat doit réussir un examen de sortie pour obtenir le diplôme d’avocat : le CAPA (Certificat d’Aptitude à la Profession d’Avocat). Ensuite il prête serment devant la première chambre de la Cour d’appel dont dépend le tribunal de grande instance, à savoir Rennes pour notre région. Mais des équivalences sont accordées pour certaines professions ou fonctions, c’est ainsi que nombre de députés ou ministres se reconvertissent en… avocats !

Est-ce un univers de spécialistes ou de généralistes ?

Au sein d’Ouest Avocats Conseils, nous essayons de couvrir tout le champ du Droit, hormis les domaines ultra-spécialisés comme par exemple le droit des brevets. Le droit public et le droit privé : droit pénal, droit du travail et social, droit immobilier, droit bancaire et fiscal, droit rural… sont nos principaux domaines pour lesquels chaque avocat au sein du cabinet se spécialise en fonction de ses goûts et parfois la matière soumise par nos clients. C’est ainsi qu’en ce qui me concerne, outre une très forte activité en droit bancaire, je suis devenu spécialiste en agriculture pour laquelle je conseille propriétaires ou locataires confrontés à des moments difficiles pour leur entreprise à l’occasion de regroupements, de litiges, de rédactions de baux, de conflits financiers…, avec une certaine expertise dans la négociation amiable.

Quelles sont les évolutions notables de la profession ?

Les procédures de conciliation et de médiation sont en fortes augmentations sur fond de tendance à la « déjudiciarisation » d’affaires pour laquelle d’ailleurs une réforme est en cours. C’est plutôt une bonne orientation pour désengorger les tribunaux et parce que l’expérience montre qu’une bonne intermédiation suivie d’un accord vaut souvent mieux qu’un procès. Un procès, c’est long, coûteux et il ne règle pas toujours les problèmes. Certes, la culture de la négociation est plutôt récente en France mais nous essayons de l’intégrer toujours un peu plus dans notre savoir-faire pour déboucher sur des accords négociés dans l’intérêt du client et trouver des solutions qui satisfassent tout le monde.

Quels objectifs poursuiviez-vous en devenant partenaire du SNVBA ?

Les avocats font peu de publicité mais notre profession doit-être mieux connue. Notre volonté d’être toujours un peu mieux implanté dans la région et de nous rapprocher de la jeunesse passe par un travail en réseau. Dans cette optique, l’idée d’intégrer le Break « entreprises » du SNVBA nous est apparue une opportunité et s’adosser à un club de sport leader sur la zone un moyen d’élargir notre notoriété. Pour ma part passionné de sports, entre autres le triathlon, ce partenariat m’a fait découvrir la professionnalisation du SNVBA et les valeurs du volley-ball dont j’apprécie le côté technique, tactique, spectaculaire. J’ai suivi la saison dernière et je viens volontiers voir les matches autant de fois que possible.

Propos recueillis par Luc Viel

En bref

Ouest Avocats Conseils

Cabinet multidisciplinaire,

3 cabinets à Nantes, Saint-Nazaire, La Roche sur Yon

11 avocats (dont 5 associés)

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