Pardonnez-moi, je rêve d’un replay « off »

Pour ce match aller de playoff m’accorderez-vous d’être fairplay ? En toute objectivité, j’attends votre réponse avant de vous livrer la mienne. ??? Franchement si le Plessis-Robinson l’avait emporté, je n’aurais pas crié à l’injustice.

L’affaire était d’ailleurs si mal engagée à l’issue des deux premiers sets, n’y tenant plus sur mon siège, que je me suis réfugié dans la salle B de Coubertin pour éponger ma tristesse. Le mot le plus doux que j’ai tiré du dictionnaire pour résumer mon état d’esprit du moment. Là où j’ai retrouvé dans une grande solitude, tournant de rage autour des mange-debout prêts pour la réception de nos partenaires venus en très grand nombre pour ce match de gala, l’un des experts les plus éminents du volley nazairien en pleine déprime « volleyistique ». On dit bien footballistique ! Alors permettez-moi ce néologisme au stade avancé de notre désespérance. A nous deux, en trois secondes « on a refait le match », comme le disait le célèbre Saccomano. Et d’une formule simple nous sommes convenus de résumer ainsi la situation : « Nos pros : ils sont toujours là, ou déjà ailleurs ? ».

Impossible à ce stade d’expliquer autrement la faillite individuelle de nos joueurs à tous les postes : inexistants au service, au bloc, en réception comme à l’attaque avec un déficit d’agressivité, coupable, selon nous deux, du délitement collectif dans l’esprit comme dans le jeu ! Comme une injure à leur talent dont tous les supporteurs que nous sommes ont pu mesurer les diverses réalités, pour certains très positives, au fil de la saison. Et aussi une copie blanche remise aussi à leur coach Gilles Gosselin dont nous n’osions imaginer la teneur du discours au sein du vestiaire à la pause.

Nous ne saurons rien de ce qui s’y est dit. Et nous ne nous sommes pas hasardés à écouter si les murs ont amorti des éclats de voix. Seule évidence, celle du public venu une fois encore à plus de mille pour se faire plaisir, à ce stade primaire du match, était bel et bien en voie d’extinction dans son antre devant l’affligeant spectacle proposé par nos Bleus !

Il faut croire qu’en génie du « team bulding », notre jeune entraîneur expérimenté a trouvé les mots pour le dire. Car après le 4/8 d’entrée laissant augurer un triple sec surdosé, un quadruplé « rhumanesque » martiniquais de Lionel Coloras (31 points au final) fait recoller son équipe aux basques de ses brillants adversaires. Enfin jusque-là ! A 10/11, les mouches pouvaient elles encore changer d’âne ?-

En tout cas, tels les moustiques sur ma peau vacancière, nos Bleus se sont mis soudainement à piquer dans le vif de la sérénité francilienne avec une sorte de jouissance recouvrée. Et d’un coup, comme démangés à l’idée d’un miracle, tous ont mis du cœur à l’ouvrage pour ne plus rien céder à la marque. Jusqu’à ce je surprenne, au temps mort demandé par Gilles Gosselin,les Robinsonnais faire preuve d’une dangereuse arrogance après leur égalisation à 21/21 : « les gars, le tiercé est pour nous ». A quatre points de la déroute mon sang n’a fait qu’un tour et, à portée de voix, je leur ai crié : « les gars, c’est un quinté pour vous ce soir » !

Je ne vous décrirai pas le regard reçu droit dans les yeux de leur coach, virtuose incorrigible de la déstabilisation arbitrale Cédric Logeais. J’en ai ce qui me reste de cheveux encore électriques ! Et pour une fois mon intuition était la bonne fondée sur un contenu technique en constante progression laissant augurer un final de folie.

En effet, à partir de ce moment, tous nos joueurs se sont hissés au sommet de leur art pour ne plus laisser leur adversaire respirer. Et tous sont à féliciter pour une « remontada » gagnée à la « force morale et du moral » qui a fait chavirer Coubertin de bonheur. Car après un improbable retour à 2 sets à 2, l’insoutenable tie-break bouclé pas nos Bleus sur la marque de 22/20 après 8 égalisations, a mis le public nazairien en fusion, jouant utilement (dixit Gilles et ses joueurs) toute salle debout le septième homme pour pousser son équipe à l’exploit. De quoi faire de cette rencontre un de ces matches qu’on n’oublie pas. Les bras au ciel célébrant la victoire je me suis mis à réfléchir si plutôt qu’une course de chevaux on ne venait pas d’assister à un tirage de loterie !

Mais je me suis fais une raison. Au fond, peu importe la part de chance dans cette empoignade. L’essentiel n’était-il pas que le SNVBA sauve la face avant de jouer un pile forcément très compliqué au match retour ? Le président Poterie espère d’ailleurs que le projet de transport par car pour soutenir les Bleus le samedi 14 avril au Plessis-Robinson pourra aboutir (Inscription possible auprès du secrétariat du club).

Et s’il advenait, ce soir là, qu’une déconvenue sportive vienne contrarier l’accès direct aux ½ finales, le match d’appui qualificatif programmé le mardi 17 avril fera de Coubertin un chaudron bouillant dans lequel nos adversaires vivraient un « replay » plus douloureux encore que celui du match aller ? Je l’ai rêvé. Mais je vous le dis en off !

Luc Viel
Le 03 avril 2018