Supporteurs en « distanciel »

Puisque la mode est au vaccin j’ai décidé de me faire piquer contre la « paranoïte aigüe ». Qui n’est pas devenu paranoïaque, après 15 mois d’une pandémie s’étalant en toute liberté, alors qu’on a tous le bec cloué dans la glue covidienne depuis le début de saison ? En tout cas pas moi, condamné au silence forcé par manque de relations « coubertiennes ». Car perso : pas de public, pas d’humeur. Vivre n’est pas survivre. Sans vie relationnelle pas de plaisir à écrire. L’humain d’abord et avant tout, est mon unique source d’élucubrations. J’ai beau goûté avec gourmandise les « volleyades » expertes de Pascal Gaudin et Roger Vallée, nos deux brillants MVP du commentaire des lives LNV, rien n’y fait. Le huit clos m’a laissé paralysé du cerveau et des doigts du début à la fin de la compétition. Et si je reviens vers vous à l’heure de la lutte finale, c’est pour reprendre l’entraînement de mes neurones depuis trop de mois sous anesthésie !

Car l’écriture, c’est comme le sport, pour performer il faut s’entraîner et être au top le jour J. Et le jour J avec nos grands Bleus aux chaussures multicolores, façon Naguy dans ‘N’oubliez pas les paroles », c’était celui du match aller à domicile de la finale aller d’accession contre les Hiboux du Plessis-Robinson. Toutes les forces vives au service du SNVBA s’attendaient à un feu d’artifice ! Elles ont eu droit à une douche glacée dans un gymnase de Coubertin vide de sensations. La marque finale 0-3, sèche comme une biscotte, n’est pas facile à digérer au terme d’une saison dans laquelle le SNVBA s’est promené en tête du championnat régulier. Mais là, il s’agit de la lutte finale ponctuée d’un duel au couteau pour l’accession en Ligue A. L’heure n’est donc plus de jouer avec l’enjeu. Après la défaite dans un round final qui, heureusement ne s’achève pas au premier sang, demeure une deuxième chance qui se règle au mental. Sachant que dans un duel d’esprit : l’esprit gagnant a la bonne carte en main ! Croisons les doigts pour qu’il en soit ainsi pour nos Bleus lors de ce match retour devant des « chats-hurlants » un peu moins rapaces ?

« Quoiqu’il risque de nous en coûter » d’une défaite inattendue, pour nous les supporteurs, la période est à la double peine. Soutenir notre équipe en « distanciel » selon le terme à la mode Covid est bien une situation douloureuse. Autant que pour nos étudiants sans cours ou les classes ouvrières forcées au télétravail ! Non seulement l’on nous prive du spectacle vivant mais la plupart d’entre nous auront passé l’année sportive sans même voire une seule fois nos joueurs en chair et en os ! C’est ce qu’on appelle : l’accompagnement sportif en distanciel. Un art nouveau dont il nous faut inventer les nouveaux codes au temps de la pandémie. Mais force est de reconnaître qu’on n’a pas encore trouvé toutes les réponses ! Qu’à cela ne tienne un petit groupe de fans distanciés est venu transmettre son énergie positive au départ des Bleus devant leur résidence ce vendredi. Et nous serons nombreux ce samedi à 18 h, « en présentiel » devant le Live LNV, pour téléporter via la fibre optique ou le wi-fi à la vitesse de la lumière, nos espoirs de revanche sportive en terre parisienne. Et si par bonheur, un match d’appui advenait par le jeu des victoires partagées, alors il est acquis que Coubertin, même vide, résonnerait du bonheur absolu de tous les aficionados du SNVBA, si heureux de toucher le Graal d’une accession tant espérée en Ligue A.

Le 16 avril 2021

Luc Viel