Je m’suis dopé à la sève de bouleau

 

Je vous dois cette vérité : nos Bleus dans le jus à Orange arrosés au triple sec  après un premier set maîtrisé (26/24 – 25/21 – 25/19) ce n’était pas la première option sur ma boule de cristal. Pas étonnant que j’aborde le match contre le dauphin au classement avec le « cœur grenadine ». Je vous avais laissé sur l’idée de passer Noël au chaud bien calé dans le ventre mou du championnat. Nous (je vous y associe) nous sommes retrouvés contraints à se hisser au classement en rappel pour espérer atteindre la hauteur du nombril ! Je sais, l’image n’est pas très classe. Mais elle nous rapproche du cœur. Et le mien avait des bleus à l’âme après ce nouveau match perdu contre le cours… du talent de nos joueurs exprimé ce soir-là. Il ne revient pas au commun des supporteurs d’évaluer la pertinence des options techniques, tactiques, ni psychologiquement tectoniques pour faire trembler l’adversaire…  Et nous ne sommes pas dans le secret des consignes du coach Gilles, ni même en position d’évaluer le niveau d’obéissance collective de la troupe au combat. Mais juger de la force de l’âme d’une équipe, là je revendique. Parce que ça crève même l’écran. Et derrière les images du live LNV, je puis témoigner que nous étions plus d’un, prêt à donner sa langue à notre mascotte le chat pour comprendre un tel dénouement. Au moment même où « L’envie d’avoir envie » tournait en boucle dans… nos cerveaux doublement chagrins ! Alors j’ai choisi d’opter pour le choix du baume… au cœur (le mien), au choeur  (du public) et au corps (des joueurs)…  La chance veut que tournent dans mon univers deux copines d’esprit je dirais : naturopathe. L’une d’elle connaît tout de la pointe des feuilles à l’ultime cellule des racines des plantes à vocation médicinale.  Elle m’a depuis longtemps convaincu de leurs vertus même les plus virtuelles aux yeux de beaucoup ! Alors je lui ai demandé si un élixir naturel ne serait pas de nature à calmer mes craintes à l’approche d’affronter les Centurions de Narbonne. Car c’est de cette force herculéenne que les candidats déclarés à la remontée en Ligue A s’affublent pour tenter d’impressionner l’adversaire.  Soucieuse de mon bien-être mental  elle m’a illico concocté un breuvage  magique à ingurgiter pendant quelques jours avant le combat : la sève de bouleau. Eh, bien y croit qui veut. Je suis rentré dans Coubertin avec  l’âme d’un gladiateur imprégné d’une confiance prête à toutes les épreuves.  La première n’a pas tardé à m’atteindre avec  l’annonce de blessures pour notre valeureux capitaine Quentin Marion (rotule fatiguée), Lionel Coloras toujours en soins et Nohoarii Paofai, petit doigt de la main droite luxée…  Dès le départ du match il est aisé de comprendre que l’empoignade va tourner au bras de fer. Le nombre de marques à égalité dans ce mano-a-mano  a dû frôler des records. Mais si le premier money-time tourne in-extremis à l’avantage des sudistes occitans, la suite va montrer que nos Bleus ont abordé ce match avec une soif de victoire inégalée depuis le début de la saison… Et peut-être d’une réhabilitation de leur réel état d’esprit collectif. Car au fil des minutes la formation nazairienne n’a pas cessé de hisser son niveau de jeu à tous les postes (statistiques finales à l’appui) laissant l’impression d’un adversaire condamné à se traîner sur le parquet. Pas étonnant, s’amuse à me rappeler un homme de culture à l’oreille : « Narbonne est la ville de Charles Trenet… ». Pris en flagrant délit de déficit culturel j’apprends là, à mon âge, que ce fils quelque peu prodigue de la ville en est encore aujourd’hui toujours l’emblème« street-arté » sur ses murs ! Je me console en me disant que toute intelligence en apprend un peu plus tous les jours !  Et je me chante « Y’a d’là joie… », en constatant surtout qu’avec ce match remporté de la plus belle des manières avec l’épanouissement de certains joueurs jusque-là plutôt inhibés  en quête de temps de jeu et de confiance, notre valeureuse équipe a offert à son staff, ses bénévoles et son public un réconfortant cadeau de Noël. D’aucunes (admiratrices…) ont même perçu comme un signe du moral collectif recouvré les premiers sourires sur le parterre de Pedro Reck (le chéri de ces dames, si, si… Il suffit d’écouter autour de soi !). En attendant la reprise le 12 janvier contre le Plessis-Robinson à Coubertin, donnons-nous à la fête. Rendez-vous est donné aux bénévoles et licenciés ce samedi  16 décembre à Coubertin de 18 à 22 h pour un « Tournoi à la mêlée ».  Une occasion de tisser en vrac des liens d’amitié au sein du club sans lesquels, on le sait, il n’est pas d’équipe. Mais pour tâter de la balle ce sera sans moi, condamné par les ans à la sève de bouleau.

Le 15 décembre 2017                             

Luc Viel