Le SNVBA s’offre la première manche – « La clé, c’est son public ! »

Mémoire d’histoires du volley nazairien. Pour les visiteurs, « La Berthauderie* » c’était l’enfer du décor. Foi des plus anciens supporteurs. Depuis samedi « Coubertin » est devenu le paradis de l’ambiance ! Elevé par la vénérable Ligue Nationale de Volley, au soir même d’une victoire mythique contre Paris Volley, au rang de « Meilleur public de Ligue BM saison 2018/2019 ».

Mais qu’a donc ce public du volley nazairien de si particulier ? Moi, qui m’y suis associé de l’extérieur et tardivement, j’affirme qu’il exprime une histoire et une âme ! Son histoire de plus de 40 ans (Snvb puis Snvba) est celle de ses heures les plus spectaculaires et les plus heureuses (quelquefois douloureuses) aux plus hauts niveaux professionnels. Son âme est celle des quelque 30 bénévoles à l’œuvre au quotidien (et jusqu’à 70 si nécessité) d’un rare dévouement et d’une indéfectible fidélité. S’y ajoute, en toutes situations, l’attachement viscéral et passionné à ce sport et leur club de centaines de supporteurs « éclairés ». C’est ainsi que le chaudron de « Coubertin » écrit toujours la légende du club.

D’abord, avec un chiffre quasi révolutionnaire de 1799 entrées enregistrées, la jauge de Coubertin a débordé. Du très rarement vu. Peut-être même une première. Heureusement, le cahier des charges exigé par la LNV pour cette finale a permis une organisation sans faille avec pour vertus une appréciable fluidité aux entrées et un gymnase ultra discipliné.

Impressionnante aussi, passé les agents de sécurité, la dextérité des peintres de nos joues et nos habilleuses de la boutique (polos, casquettes, foulards…), pour nous illuminer des bonnes couleurs. C’est ainsi que je me suis vu, tout comme Monsieur le Maire et des centaines de supporteurs, le visage scarifié de traits bleus et blancs du plus sportif effet… L’engagement public ainsi signé du premier magistrat de notre ville pour nos Bleus, le mutant du coup en ardent supporteur, mérite qu’on le signale !

Il nous fallait au moins cette onction citoyenne pour, dans la plus grande dignité, entonner la Marseillaise quelques minutes plus tard à gorges déployées en ouverture du match. Je ne sais pas vous, mais notre hymne patriotique chanté avec cœur par la chorale improvisée de Coubertin m’a rempli de frissons et fait lever tous les poils de la peau… Enfin ce qui m’en reste !

Ensuite, la magie d’une finale nationale a décuplé le soutien des supporteurs à nos Bleus. Tous savions l’exploit nécessaire pour mater le n°1 du championnat régulier dans cette première manche de la finale à domicile et éviter d’éteindre toutes velléités de renverser la table. Car en cas de défaite, le retour eût été encore plus périlleux. L’épilogue du résultat (3/1) a dépassé toutes les espérances. Au-delà du « super match des garçons… » et « la clé du public… » (dixit notre coach G.G.), le gymnase en lévitation de la première à la dernière minute, c’est-à-dire 2 h18 non stop, et sur toutes les actions, s’est révélé un vibrant assommoir pour nos impressionnants et talentueux adversaires.

De l’avis des plus expérimentés fans du club, et même de la presse locale, le spectacle total offert par les joueurs et le public dans cette confrontation a hissé cette soirée de gala au sommet des émotions sportives dans l’histoire du SNVBA. « Que c’est beau le volley quand Saint-Nazaire joue à ce niveau » relate, toujours sous le charme, l’expérimenté journaliste Jean-Michel Bloyer dans son journal Presse Océan. Impossible d’oublier le mano a mano ultra serré (excepté deux accros mineurs dans les entames du premier et troisième set : 1-4 et 20-25) soutenu par les deux équipes tout au long de la rencontre. Mais surtout c’est une salle en véritable délire qui a salué une poignée de rallyes interminables « attaque-défense » totalement fous dans leur dénouement. Entre autres, la réception-attaque gagnante du genou de Lionel Coloras – extra terrestre dans ce match – restera pour longtemps gravée dans nos mémoires.

Reste à vivre le présent (la deuxième manche) et même imaginer l’avenir : une montée en Ligue A insoupçonnée en milieu de saison, désormais à portée de mains pour nos Bleus, en cas de nouvelle victoire. Devant un large parterre de partenaires réunis pour le moment d’hospitalité d’après-match, le coach Gilles Gosselin a confirmé, après cette victoire, la motivation décuplée de son équipe pour aller décrocher le titre de Champion de France ! De son côté, le président Yannick Poterie s’est engagé à tout faire pour respecter le verdict sportif. La finance étant le juge arbitre d’une telle perspective, gonfler un peu le budget serait inévitable. Sans aucune assurance à ce jour, l’espoir est néanmoins permis en la matière. S’il a admis : « ne jamais reprocher à des sportifs d’accéder au niveau supérieur… » , le mot sibyllin de Monsieur le Maire David Samzun « Je suis fier de vous de façon humble… » demeure, vous en conviendrez, un tantinet énigmatique sur les intentions municipales de soutenir un tel projet à un niveau significatif !

En ce qui me concerne, de retour nuitamment « at home », à l’issue d’une victoire atomique, ébloui par tant d’étoiles dans les yeux, je me suis surpris au réveil d’avoir gardé le maillot bleu floqué des armes de la finale en guise de pyjama ! A Paris, ce vendredi, il me servira de porte drapeau du SNVBA aux côtés de dizaines de supporteurs amis. Et si l’on rentre la médaille au cou de nos Bleus, je l’encadre avec leurs signatures. Pour la postérité.

Le 29 avril 2019

Luc Viel

* La Berthauderie : gymnase utilisé par le SNVB puis le SNVBA devenu mythique pour ses ambiances de feu avant l’édification de Coubertin.