Mark je vous dis « Mercy »

Avec Rennes Volley dans sa salle fétiche, nos techniciens nazairiens annonçaient du lourd. Mon humble avis est que nous avons eu droit à du « lourd-léger » façon intermittents du spectacle. Comme prévu, le trio magique « Le Roux, Kapfer, Hardy Dessources » était bien au rendez-vous pour faire la différence juste aux moments opportuns des fins de sets. Du physique, du coup d’oeil, du poignet d’acier…, ça pèse son poids de points dans l’addition finale.

Mais pas un supporteur ne doit oublier ce mercredi soir prochain, sous le feu attisé par notre public de Coubertin que salle Colette Besson, nos Bleus privés de deux titulaires ont réussi à mener à la marque. Avec sept égalités jusqu’au 17/17 dans le premier set, puis six en menant depuis le début jusqu’à 15/15 dans le second avant de lâcher prise dans le troisième set. Alors oui, on a bien vu l’écart Ligue A-Ligue B s’afficher sur le parquet. Et si le triptyque arithmétique 25/21 – 25/19 – 25/16 reflète l’écart intrinsèque de niveau entre les deux équipes je ne suis pas sûr, à scruter la mine de Nicolo Matijasevic pas si rigolo en cours de rencontre, que nos amis rennais soient si sereins à l’idée de venir en découdre dans un match retour dont les ingrédients sont de nature à tourner au vinaigre !

Les effusions câlines entre la blanche hermine et le chat non botté – nos deux mascottes respectives – ne prédisent en rien d’un amour aveugle entre les deux équipes lors du match devenu « couperet » de ce mercredi. Car, comme s’est exclamé l’un de mes voisins de car en apercevant les premières lueurs de la ville des hauteurs de Savenay : « Bon, Saint-Nazaire est encore en vie… ». C’est exactement ce que je me passais sportivement en boucle dans des accès de conscience entre mes apnées du sommeil sur le chemin du retour. Jusqu’au moment où je réalise que nos deux amis évoquaient les lumières de l’imposant portique des Chantiers ! Qu’à cela ne tienne puisque tant qu’il y a de la vie, il y a de l’espoir !

Et puis, il y a un match que les rennais n’ont pas gagné. C’est celui de la ferveur des supporteurs. Objectivement, j’affirme que nous avons remporté la première manche 1-0 ! La petite centaine de supporteurs nazairiens que nous étions dans les hauts de la tribune nord a dominé le maigre public breton des sabots pointus aux ronds de chapeaux.

Et même si nous n’avions qu’un tambour frappé de mains de maître par Joshua Dupont, de la première minute à la dernière du match, nos vociférations passionnées – à défaut d’être toujours lucides – n’ont laissé aucune chance à nos adversaires pourtant chauffés à blanc par un commentateur officiel « border line » pour s’affranchir trop souvent des règles (LNV) liées à ce rôle ! Jusqu’à sortir de ses gonds quand il affirme, alors qu’on ne lui demandait rien, que son public « est le meilleur de France en Ligue A »… ! Un péché de chauvinisme dont nous ne sommes pas à l’abri…

Et puis, à défaut de victoire, nous avons eu un cadeau sympathique à l’issue du match : celui de Mark Wilson venu taper nos mains de supporteurs jusque dans les tribunes. Rien que pour cela sur l’air de « Monsieur et Madame », nos représentants au concours Eurovision 2018 de la chanson, je vous dis « Mercy » ! Certes, il ne s’agit que d’un geste auquel d’aucuns peuvent ne pas accorder grande importance. Mais il témoigne d’un état d’esprit qui participe à fonder le lien d’une équipe avec son public. Ce lien historique est bien indéfectible à Saint-Nazaire et nous allons une fois de plus le démontrer à l’occasion du match retour d’un play-offs dont on espère toujours qu’il vienne enrichir la « légende » du SNVBA.

Luc Viel

Le 22 avril 2018