Noël au balcon, Pâques en pôle position ?

Je vais être très franc avec vous. Jusqu’au coup d’envoi du match contre les Girondins d’Illac je n’avais pas du tout digéré la compote de mirabelles de Lorraine de nos Bleus ! Bon, ok… Ils ont compté pour des prunes près de la place Stanislas. C’est une tarte inoubliable surtout quand elle vous est offerte. Et son eau de vie doublement labellisée (IGP et Label Rouge), une exclusivité en France, vante à juste titre – mais à juste mini dose – sa qualité liée au terroir. La belle équipe du Grand Nancy Volley n’aura sans doute même pas besoin d’ingurgiter cet élixir de jouvence pour finir la saison en beauté. « Notre plus sérieuse concurrente pour le titre… », admet volontiers Gilles Gosselin !

En tout cas, il m’a fallu reécouter MC Solaar chanter les Mirabelles pour me souvenir qu’une guerre n’est jamais perdue d’avance et retrouver le sens du combat. Nos Bleus l’ont prouvé devant le Saint-Jean-d’Illac Volley de notre ami Hugo Moulinier relégué à la chaise à cause d’un pépin physique et sincèrement chagriné d’être dans l’incapacité de disputer ce match symbole pour lui, ex-Bleu apprécié. Au final, le bon capitaine de troupe a d’ailleurs beaucoup manqué à son équipe, auteur régulier d’une bonne douzaine de points par match ! Il m’a dit ne pas désespérer de retrouver son ancien club à l’occasion des playoffs… Il situe sa position finale en 6 ou 7ème place ce qui détermine la nôtre : je vous laisse faire le calcul !

Comme dans tout match il y a quelque chose à voir ou à entendre, le match contre Illac me donne l’occasion de célébrer une initiative bien utile à mon entendement limité en matière de volley. Grâce aux grands écrans hyper lumineux « ledisés » de notre modernisé gymnase, une initiative pédagogique avec la complicité de notre mascotte Le Chat mérite d’être saluée. J’en veux pour preuve les yeux de mes deux petites filles le regard rivé sur l’écran comme sur une boîte de bonbons Haribo qui refuse de s’ouvrir. Rien de mieux pour comprendre enfin la mécanique des gestes arbitraux mimés par notre mascotte – à défaut des décisions toujours sujettes à interprétations discutées quand elles ne vont pas dans le bon sens. C’est à dire le nôtre ! Ma trêve de chauvinisme n’est pas pour demain. L’étonnant c’est que dès potron-minet, elles se sont mises à mimer, façon Le Chat, les gestes augustes des règles de l’arbitrage. Comme quoi la « pédagogie » à la mode s’applique bien essentiellement aux… enfants ! Car pour ma part, je devrai repasser mon code…

Une autre de mes impressions concerne l’animation en cours de match. Espérant qu’une fois ne fera pas coutume, l’absence de notre tambour major et de son acolyte a sensiblement impacté l’ambiance générale. Les claps ne réussissent pas à remplacer les chants des partisans d’un spectacle total quand les cordes vocales de Coubertin sont distendues et les choeurs n’ont plus d’entraîneurs. Nombreux sont ceux à m’avoir fait remarquer – et regretter – cette suspension vocale dans les tribunes. Je leur ai répondu qu’une éclipse fait toujours place au retour de la nature originelle, comme après l’hiver vient toujours le printemps ! Pas sûr que ma persuasion ait fait œuvre de conviction.

Quoiqu’il en soit, voilà nos Bleus toujours en tête du classement à égalité avec Nancy presque à mi-parcours du championnat régulier au terme d’un match accroché sauvé par des étoiles filantes décochées au service. « Pas le match parfait mais riche d’enseignements… » a commenté humblement le coach G.G avant d’aller affronter les jeunes pousses du CNVB (Centre National de Volley Ball), ce samedi à Montpellier en clôture des matches aller. Avec leur nom d’équipe à faire frémir d’ambition (France Avenir 24) qui donne l’impression à ses adversaires d’affronter notre équipe nationale façon Jeux Olympiques de Paris, la méfiance reste de mise. Reste que, du président Yannick Poterie au coach Gilles Gosselin en passant par le capitaine Nevot : « tout le monde est d’accord sur l’analyse… » de notre expérimenté libéro Fred Barais (au fait, bon anniversaire) : «Avec cette équipe hyper jeune difficile d’être bons chaque week-end mais d’être en haut du classement nous rend fiers collectivement… ». Et nous avec, les supporteurs, convaincus – sauf accident de parcours – qu’en passant Noël au balcon on se donne toutes les chances d’aborder Pâques en pôle position.

Le 9 décembre 2019

Luc Viel