On a frôlé la grosse « Bêtise »

Ah qu’il est bon le bonbon de la « Qualif » en demi-finales des playoffs. Doux sous le palais de Coubertin comme cette savoureuse friandise de Cambrai au goût menthe-caramel. Un délice de match à suspense au cours duquel, en vérité, on a frôlé la grosse Bêtise. Car des souvenirs même du journaliste Max Ponroy, mémoire vivante de quatre décennies du sport nazairien : « jamais, mené 6-1 au début du tie-break, je n’ai vu le SNVBA remonter la pente pour finalement l’emporter ! ». Les Bleus nous ont donc offert un scénario fou ou… de fous ! Je laisse chacun choisir son camp selon son humeur. Moi, j’opte pour la folie collective vécue ce mercredi soir noyé dans le bonheur final des quelque 1500 supporteurs du club, tourneboulés d’émotions au coup de sifflet final. Il faut dire que tout au long de la partie nos « Bleus », nous ont fait dorer les nerfs au tournebroche. Façon « aller-retour » : deux sets gagnés facilement avant deux sets perdus étonnement suivi d’un tie-break livré saignant malgré un temps de cuisson de 2 h 20 ! Franchement pas ce qu’il y a de mieux comme tisane pour passer une nuit tranquille mais qu’il est bon d’entretenir le rêve d’aller au bout du bout…

Pour une fois je ne vais pas disserter sur les aléas  du match. Au lendemain de l’exploit, la presse a justement relaté et traduit les subtilités techniques de cette rencontre lunaire. Pour exemple, je retiendrais juste le service démoniaque de l’imprévisible Yao Gnenegbe assurant le 17ème point du second set. « Lobé-flottant », je ne saurais trop le qualifier, son jet en forme de point d’interrogation écrasé juste derrière le filet a laissé tous ses adversaires et le public pantois…d’admiration. Ovations générales méritées y compris de ses coéquipiers pour ce chef d’œuvre. A eux seuls, de tels gestes valent le déplacement. Ils n’ont pas pour seule vertu d’ennoblir l’esthétique du volley. Déployés aux moments délicats de certaines parties, ils boostent aussi  la dynamique de l’équipe. Dans le combat sportif mené contre des Cambrésiens touchés dans leur orgueil, chaque joueur nazairien a eu ainsi ses propres moments de fulgurance extrêmement positifs et influents sur le dénouement heureux de la rencontre.  Notre valeureux meneur d’hommes Gilles Gosselin a raison d’affirmer que cette victoire qualificative pour le tour suivant n’aurait jamais pu advenir sans un super mental et un état d’esprit irréprochable de chaque joueur de l’effectif. Pour simple illustration, je citerai les encouragements discrets de Braden Mc Lean, pourtant privé de temps de jeu, auprès de chacun de ses coéquipiers en plein doute dans le 3ème et 4ème set.

Ainsi, à ce stade du brillant parcours du jeune groupe concocté dans l’urgence en juillet dernier par Gilles Gosselin j’ai juste envie de chanter : « merci les Bleus ». Et d’entonner, à l’image du coach, qui ne manque jamais de les associer à leurs succès : un immense bravo au public, aux partenaires, aux bénévoles du club, au staff de l’équipe…  Tout un environnement plus que jamais soudé autour du président Yannick Poterie, soucieux de construire le futur du club sur de solides fondations. Et avec les résultats remarquables obtenus en cette fin de saison par les équipes phares de la section amateur, on peut dire qu’elles se renforcent de béton armé. Et sans effet de style, en qualité de plume autoproclamée pour traduire l’humeur des supporteurs je m’autorise de citer pour les féliciter (sans oublier les jeunes qui trustent les places d’honneur) les quatre équipes seniors qui viennent d’assurer leur montée en catégorie supérieure :

  • L’équipe 2 masculine (réserve du SNVBA) entraînée par Romain Tual, ex-joueur pro, qui accède à la Nationale 2. Une montée acquise grâce à 16 victoires en 17 matches et 16 points d’avance sur le second. Excusez du peu !
  • L’équipe 3 masculine pour son accession en Pré-Nationale avec également 16 points d’avance sur son dauphin. Cette équipe coachée par l’ex-joueur et entraîneur de l’équipe pro Roger Vallée présente par ailleurs la performance rare d’être invaincue depuis deux ans, soit une série de plus de 30 matches sans défaite !
  • L’équipe 4 masculine, en retard d’un point à une journée de la fin a su aussi s’imposer in extremis sur le leader, sous l’impulsion de son coach Franck Rabas, et ainsi lui rafler la montée au niveau régional.
  • L’équipe de pré-nationale féminine, entraînée par Hélène Yahiel, qui a décroché brillamment, lors de son dernier match en Vendée, sa place en Nationale 3.

Les dirigeants du club ont eu la bonne idée de leur rendre hommage en ouverture du match « de gala » contre Cambrai. Rien de mieux pour électrifier le public chauffé à blanc par une super animation, paré pour l’occasion de ballons bleus et blancs du plus bel effet maritime aux quatre coins du gymnase. Après cette qualification finalement sans bavure pour les demi-finales des playoffs, le SNVBA attend de connaître son adversaire. Ce sera soit l’ASU Lyon, soit l’AS Cannes appelés à se départager dans un match d’appui. Et le résultat ne sera pas sans importance puisque si Lyon se qualifie, le SNVBA reçoit le samedi 22 avril, si Cannes passe l’obstacle, Coubertin aura droit à son festival le mercredi 28 ! Aucune défaillance permise, nous devons y être tous !

En attendant et pour prolonger le plaisir, je vous recommande de ne pas rater la lecture de l’interview de Gilles Gosselin actuellement diffusée sur le site de la L.N.V. Sous le titre « Bien sûr que l’on y croit… », il y explique mieux que personne les « recettes » de l’humble réussite du volley nazairien : gagner les playoffs ! La grosse « Bêtise » évitée de justesse, il ne reste plus qu’à pousser le bouchon (lyonnais) plus loin ou enrouler le tapis rouge (cannois). Après un tel avertissement (et une telle frayeur), j’ose informer notre futur adversaire : les supporteurs nazairiens deviennent gourmands d’une seule friandise, celle au goût de victoire.

Le 14 avril 2017

Luc Viel