Retour à la case départ

   Je vous dois d’être franc de collier. A l’ouverture de la chasse aux points en Ligue B, je ne vais pas jouer les langues carrées. J’envisage plutôt tourner la mienne cinq sets en boucle avant de vous livrer mes humeurs. Lesquelles sont réputées varier avec le gris du temps, la rondeur de la lune, mes douleurs journalières et – passions sportives obligent – les résultats de mes équipes de cœur ! Parmi lesquelles le SNVBA caracole en tête. Oui, oui, faut pas se le cacher, comme beaucoup, je suis capable d’être grognon d’un soir à l’aube, le temps suspendu qu’il me faut pour digérer une contre-performance en silence ! Samedi dernier, donc, après une trêve estivale longue comme six mois sans pain, je me suis retrouvé dès l’entrée dans notre antre de Coubertin, comme l’enfant devant un festin de bonbons. D’abord le plaisir de retrouver des visages familiers de fans de volley qui, comme moi, retombent en enfance dès la vue d’un ballon. Puis l’éclat du ballet de couleurs des deux formations sur le parquet à l’échauffement remplies, vue l’ardeur à l’ouvrage, d’énergie et d’espoirs pour aborder le match… et la saison. Ebloui aussi par le formidable travail de l’équipe de bénévoles du SNVBA bourdonnant dans la ruche de Coubertin pour y accueillir au mieux : joueurs, arbitres, partenaires et… les supporteurs de nos Bleus. Avec en prime, cette année, un stand de crêpes telles que je les aime (et non Comme J’aime vu à la télé): moelleuses à souhait et larges comme le blinig (c’est important pour mes papilles et le rapport qualité-prix). Mais mon autre plaisir de ce début de saison a été de voir notre mascotte sortir de son hibernation. Certes un peu amaigri, le pelage en soufflets d’accordéon aux entournures, notre symbolique chat bleu n’a rien perdu de son aura et a joué à merveille son rôle de chauffeur de salle face à nos adversaires du jour. L’identité du club et le spectacle offert en ressortent renforcés, perceptibles grâce aux commentaires de notre duo de commentateurs plus en forme et motivés que jamais, jusque sur Dailymotion via les Live LNV. L’avènement d’un club de supporteurs, qu’il est désormais possible de rejoindre via Facebook, va aussi participer à l’image dynamique croissante du SNVBA dans tout le bassin de vie nazairien et bien au-delà.

 

Très vite, l’impatience de découvrir le comportement des cinq bleus de nos Bleus m’a fait rejoindre ma place quatre à quatre. Et prenant mes aises, le regard circulaire sur mon environnement, je découvre un plafond du gymnase devenu quasiment blanc comme neige. Renseignements pris, cette conception métallique immaculée procède du remplacement, à l’intersaison, du système de chauffage au gaz noir charbon d’usure par un réseau de radiateurs jugés plus économes… Pour cette première rencontre point n’était besoin de l’activer. D’autant que la chaleur humaine n’a pas cessé de chauffer les aisselles au fil d’une rencontre de près de trois heures, sans doute un record, de mémoire d’anciens. Pour tout avouer, j’étais tout moite à la fin du duel ! Car nous venions de vivre un match des plus spectaculaires tel que tout public les aime : espoirs de l’emporter facilement, « remontada » de l’adversaire, des sets gagnés au pile ou face à deux points d’écart, un tie-break acharné… pour finir par une victoire 3/2 au bout du suspense ! Je peux comprendre que notre coach préféré Gilles Gosselin, malgré tout très heureux du dénouement, garde un œil critique sur les petites faiblesses affichées par son équipe. Et qui lui ont coûté un point pour deux gagnés. Mais quelle félicité collective pour un public nazairien séduit par le talent potentiel de sa nouvelle équipe pleine de promesses. Tout comme constater l’expression d’un mental à toute épreuve qui pourrait lui être très utile au fil de la saison. Pas compliqué, au coup de sifflet final nombreux étaient les supporteurs la voix plus proche du brame du cerf que du chant du cygne ! Mais la victoire se joue parfois à ce prix. Car venus des Hauts de France sur notre terre de Basse Loire, les Cambrésiens en toute humilité avaient plusieurs revanches à prendre sur le SNVBA, à commencer par la privation d’une demi-finale de play-offs, en avril dernier… Le niveau du jeu et la qualité du spectacle de ce match d’ouverture à domicile n’a pas manqué de séduire quelques spectateurs « primo-accédant » aux gradins de Coubertin. On nous a rapporté que deux d’entre eux, tombés sous le charme de notre sport, allaient s’abonner. Si c’est le cas, c’est qu’ils ont contracté le virus du volley. Et ça, je vous le dis, c’est incurable !

Le 15 octobre 2017 

Luc Viel