Sous la galette : la fève !

Je ne sais si vous êtes pomme ou frangipane mais au terme du match contre les Hiboux du Plessis-Robinson, moi, je me suis contenté de la galette. Autrement dit les trois points supplémentaires au classement. Histoire de bien se repositionner sur le podium et de goûter au festin des Rois, fève en poche pour décrocher un jour de mai la Couronne de Ligue B ! D’ailleurs pas fainéants sont réapparus nos grands Bleus, requinqués physiquement au terme d’une pause d’évidence bienvenue. Ils ont mordu avec un bel appétit dans le gâteau du soir offert sur le parquet aux quelque mille supporteurs en pleine forme eux aussi pour entonner tous en choeur leurs chants de partisans.

Ce premier match de l’année a aussi été celui des retrouvailles au bar, puis sur les bancs de Coubertin. Nous y avons rejoint nos voisins de sièges (enfin pour ceux dont les céans disposent !), assoiffés de sensations sportives après une longue trêve dont seuls les confiseurs sont friands pour nous vendre un maximum de douceurs. Et, période des souhaits oblige, une avalanche de vœux ont été échangé avec une sincérité non feinte. Pour ma part, j’ai observé une évolution dans l’expression des bonnes intentions à mon égard. A mes injonctions « je vous souhaite une année 20/20 pour 2020 », ce qui vous en conviendrez relève d’un zeste d’originalité, j’ai collectionné en retour : « bonne santé surtout ». A croire que ma mine témoigne d’une telle usure qu’il me faut en urgence envisager un abonnement chez une esthéticienne ou, chaque matin, me poudrer les joues pour gommer les révélations d’usures de ma binette liées…à l’âge. Merci la vie !

Une vie pleine de bonnes surprises, parfois. A l’image de notre équipe de France victorieuse d’un improbable TQO, tournoi qualificatif pour les Jeux Olympiques de Tokyo l’été prochain. Je n’oublie jamais que partout où ils combattent, nos BLEUS, cette fois en lettres capitales, emportent toujours un peu de Saint-Nazaire dans le cœur où ils viennent à l’occasion se ressourcer. Au terme d’une phase finale délirante de suspens, le repêchage miraculeux pour les J.O. arraché aux forceps m’a fait tirer la leçon, en qualité de supporteur non éclairé, qu’en volley-ball le dénouement d’un match s’écrit point par point et qu’il ne convient jamais de battre en… retraite. La preuve, à l’issue des deux premiers sets calamiteux des Yavbou, la Slovénie a finalement été terrassée 3-2 ! Alors no stress, dans les moments critiques chantons plutôt la carmagnole dans sa version la moins sanglante : « les jours de fête, amusons-nous, de s’amuser il est si doux… » !

Un autre vrai cadeau de ce début d’année a été de voir Maxime Hervoir réintégrer le groupe nazairien – et de nouveau sourire – après une longue absence pour blessure. Un retour réussi dans ce match contre le PRVB avec un crédit de 10 points dans le cabas et dans son jeu sa carte « vista », intacte. Que du plaisir aussi de revoir évoluer nos jeunes anciens du club partis sous d’autres cieux pour y trouver bonne fortune. C’est le cas pour les nantais Romain Devèze et Antonin Rouleau de retour récemment à Coubertin dont les bonnes ondes nazairiennes ont vibré à l’occasion d’une compète amicale de voisinage. De même pour Tarcisio Guinter, notre géant central de la saison dernière devenu cette année un Hibou XXL aux ailes quelque peu allégées, fier de nous planter sept points dans les plumes dont deux au service !

Prochain rendez-vous le 8 février contre Martigues, l’un des prétendants déclaré au titre. En attendant pour y glaner de précieux points, il va falloir aller titiller Mende puis Fréjus, certes lovés dans le ventre mou du championnat mais toujours des têtes dures à vaincre sur leurs terres. D’aucuns de mes amis experts tentent de me persuader qu’il faudra surtout dominer Nancy le moment venu pour prétendre au titre.

Pour nourrir l’espoir, justement, je me suis réfugié dans un tour du monde des rituels qui célèbrent à souhaits la nouvelle année. Mais je n’ai pas pu trancher entre le concert de casseroles en Nouvelle Zélande, casser toute la vaisselle ébréchée dans l’année au Danemark, verser du plomb fondu dans un saladier d’eau froide pour prédire les événements heureux en Allemagne, gober 12 grains de raisin à chaque coup de minuit comme en Espagne pour symboliser la chance … Reste, coutume au Canada, aux femmes de s’habiller en hommes et vice versa !

Pour tout vous dire, je préfère avaler d’une (re) traite la fève de nos galettes des rois pour ne pas avoir à connaître l’échafaud du pronostic. Et continuer à rêver d’une année 2020 sans bleus à l’âme pour toutes les forces vives du SNVBA et d’une grosse fève en or au cou pour le volley français à Tokyo !

Le 20 janvier 2020

Luc Viel