Vice-champion de France 2019 à Paris – Plein les yeux, les oreilles et le coeur !

Je le ressens. Les plus accros de mes followers (suiveurs) s’inquiètent. Comment va-t-il à l’issue de la finale « triphasée » perdue ? Je vous rassure : l’esprit toujours électrique et le cœur sur le neutre, enfin apaisé.

Bon, réglons d’abord le point sportif, fair-play impose. La belle équipe du Paris-Volley « reléguée-repêchée » en Ligue B a superbement tenu son rang de Ligue A assise sur un socle « financier-politico-administratif » en titane trempé. Moi je retiens, qu’en son état d’élite décrétée, elle mérite amplement son titre, si spectaculaire et belle à voir jouer. Mais force est d’admettre qu’avec une victoire sans bavures sur les trois rencontres nécessaires pour désigner le champion, le SNVBA en ressort en honorable vice-champion de France de Ligue B, médailles chromées au cou, ce qu’il ne faut pas confondre avec champion de France du vice. Je veux dire : des vicissitudes de la réglementation de notre championnat.

Dorian Rougeyron, le faux flegmatique coach parisien, fidèle à ses couleurs, l’avait dit avant et entre les trois tours imposés pour soulever la coupe : il redoutait les Bleus pour leur capacité à s’enflammer d’un coup et leur public à mettre le feu sur l’événement.

Bien vu : sa puissante équipe a pris une rouste à Coubertin (3/1) et a tremblé (un peu) pour mettre nos Bleus en charpie, dans le gymnase « boboïsé » de Charpy où le SNVBA s’est tout de même offert un set d’honneur. Et avec deux rounds concédés à l’arrachée sur la score de 30/28 et 26/24, l’addition différentielle payée en sets perdus par nos nazairiens n’est finalement que de 7 à 4 ! Si l’on y ajoute un soulevé façon pelote de laine du passeur aveuglant l’arbitre à 23/23 au troisième set du match d’appui, le sort de la joute eût été peut-être différent. Mais objectivement le pull à tricoter était a priori trop grand pour nos Bleus. Il eût fallu six titulaires capables d’un sur-régime constant qui, sur la durée, ne fût pas ! Reste qu’une telle prédiction parisienne dans le rapport des forces rassemble expérience et compétence, convenons-en !

Le public, justement, parlons-en ! Le nazairien s’entend. Il avait légalement fait la loi dans sa salle au son de sa seule voix et son unique tambour. Mais à Paris sa petite cohorte de fervents supporteurs a été accueillie dans son coin à coups de décibels électroniques aussi insupportables qu’inacceptables. Dépêchés, des services officiels de santé se seraient émus des risques d’acouphènes !

Postés à proximité d’une batterie d’enceintes surpuissantes nous n’avons guère eu le choix que de se boucher les oreilles et de réorienter subrepticement l’un des baffles placés dans chaque angle d’un subtil coup de pied pour éviter un rendez-vous d’urgence chez un ORL et d’envisager plus sûrement de se transporter dans la foulée chez un audioprothésiste !

On se serait cru en bout de piste de Roissy lors d’un décollage de Concorde ou, pour les plus jeunes, en nuitées blanches sous les étoiles au Hellfest, le bien nommé Festival d’enfer… pour les oreilles s’entend ! Pour le côté positif, ainsi quasiment privés de nous faire écouter dans ce vacarme, on a au moins évité l’extinction de voix et épargné le prix d’une consultation chez le… laryngologiste.

A ce stade, je ne vous parle que du contenant et pas du contenu. Car les goûts musicaux parisiens sont assurément d’un autre âge futuriste ou proviennent d’une autre planète. Ne parlons d’ailleurs pas de musique, fût-elle des plus hard, propulsée bruyamment dans les airs du coquet gymnase de Charlety. Ça encore, on aurait pu l’apprécier… Mais on nous a offert un son – type mugissements rotatifs sans fin – dont, à l’évidence, le seul objet était de nous griller les neurones aux décibels, que dis-je : lobotomiser le cervelet !

Opération qui aurait pu 100 % réussir. Mais c’était, figurez-vous, sans compter la présence de renforts vocaux inattendus très efficaces venus de… Saint-Quentin pour soutenir le SNVBA ! Une dizaine de membres du fan-club des « Red Angels 02 » présents en souvenir de trois anciens de leur club (Lionel, Antonin et Glenn), véritables professionnels de la vocalise sportive, militants actifs du soutien des équipes a capela en cours de set (plus instruments musicaux sans sonorisation). Ils se sont dits outrés des pratiques parisiennes pour cette finale. Tout simplement parce qu’il y a là entorse aux règles inscrites dans les Tables des lois LNV, à savoir l’article 7 du chapître 2 « Terrain et environnement du match ». Lequel, entre autres obligations précise qu’ « en aucun cas le micro d’ambiance ne peut être le micro officiel… sous peine de 2500 € d’amende ! ».

En effet, les vociférations sur-amplifiées du chauffeur de salle couplées au commentateur « maison » (un journaliste, ancien pro de volley, bavard comme un consultant de plateau TV, au demeurant aussi acteur pro de son état), laissaient la vague impression que les sons émis, curieusement inaudibles tant ils étaient forts, relevaient d’une magie filaire douteuse sous les voûtes du gymnase de Charlety !

Bref, on en a eu tous plein les oreilles pendant les 3 h 22 du double match. Bien qu’hyper réglementées les voix des « saigneurs d’ambiance » demeurent impénétrables quand il s’agit de soutenir une équipe dont le standing, dixit le doc presse LNV, ne peut lui permettre de : « végéter en sous-sol » ! Rappelons pour l’Histoire, qu’il y a peu, avec les mêmes mésaventures financières, le SNVBA, malgré l’un des meilleurs public de Ligue A, avait été relégué à la cave en Elite amateur ! Nous reste donc à améliorer un « standing » qui ne soit pas qu’ « ovations » ! Mais après deux demi-finales et une finale disputées d’affilée, la voie d’une prochaine remontée pour l’an prochain est logiquement tracée.

Au risque d’être un peu long (j’implore vos excuses pour ce dernier billet d’avant trêve estivale) permettez-moi un petit moment de philo de comptoir de club house. Peut-on être triste et joyeux en même temps (je préfère « à la fois » vu le climat couleur jonquilles) ? Siffler l’adversaire et l’applaudir à suivre ? Rire et pleurer en un rien de temps ? Aimer et haïr son prochain selon l’état d’âme et surtout le déroulé d’un match ? Etc, etc… Ma réponse est OUI sans ambiguïté par le sport en général et le volley en particulier. Un kaléidoscope de bons et de moins bons sentiments dont on se laisse volontiers submerger tant ils vous remuent l’intérieur !

Vivre de tels moments (les matches et les déplacements) est génial. L’addition d’émotions sportives et fraternelles vécues au cours de ces Play-Offs offerte à tous les acteurs du SNVBA au terme d’une saison sinusoïdale de nos Bleus, participe tout simplement à combler nos besoins vitaux de convivialité et de relations sociales. En un mot : d’humanité. Grand merci donc à tous nos Bleus de la saison 2018/2019. Puisqu’ils vont presque tous nous quitter, certains les regretteront et plusieurs jeunes filles et jeunes supporteurs en pleurent de dépit, mais le sort des nomades du sport pro est ainsi fait. Après la phase d’amertume viendra inévitablement un nouveau temps de bonheurs sportifs partagés. Au cœur de la grande famille sportive du SNVBA !

Le 6 mai 2019

Luc Viel